La 8ème édition du Festival Mûsîqât
des musiques traditionnelles et néo-traditionnelles s'est ouverte jeudi
3 octobre par un concert de Vieux Farka Touré, le fils du légendaire
Ali Farka Touré, le "Jimmy Hendrix" du Sahel, dont il a repris
l'héritage avec brio.
Avec plus d'un quart d'heure de retard, la soirée a (mal) commencé
par un discours de bienvenue
pratiquement inaudible, lu par un représentant du ministère de la Culture bafouillant, qui a demandé au public de se lever pour écouter l'hymne national tunisien, dont le public se demandait ce qu'il venait faire là. Le magnifique patio d'Ennejma Ezzahra (Etoiles resplendissantes), le Palais légué à l'État tunisien par le baron Erlanger, qui surplombe, sur la colline de Sidi Bou Saïd, le Golfe de Tunis, seulement défiguré par une sorte de toit ouvrant (fermé), était plein à craquer quand Vieux et ses musiciens ont pris place sur la scène.
pratiquement inaudible, lu par un représentant du ministère de la Culture bafouillant, qui a demandé au public de se lever pour écouter l'hymne national tunisien, dont le public se demandait ce qu'il venait faire là. Le magnifique patio d'Ennejma Ezzahra (Etoiles resplendissantes), le Palais légué à l'État tunisien par le baron Erlanger, qui surplombe, sur la colline de Sidi Bou Saïd, le Golfe de Tunis, seulement défiguré par une sorte de toit ouvrant (fermé), était plein à craquer quand Vieux et ses musiciens ont pris place sur la scène.
Le public, plutôt âgé, était composé en grande partie d'invités choisis bénéficiaires d'invitations distribuées
par la bureaucratie culturelle. Autrement dit, la jeunesse engagée dans
la création artistique, en particulier musicale, brillait par son
absence. Elle devra donc se rabattre sur Youtube pour entendre le
bluesman de Niafounké.
On est obligé de constater que les mauvaises habitudes prises
pendant les décennies de la dictature, où la culture était gérée de
manière patrimoniale, restent bien ancrées, ce qui entraîne entre autres
que des spectacles de qualité restent réservés à une minuscule minorité
de privilégiés ayant les "bonnes relations" et…les moyens de se
déplacer jusqu'au lieu du spectacle. Qui a les moyens, dans ce pays en
crise, de dépenser 35 dinars – 17,50 € - non seulement pour payer son
entrée – 15 dinars, 8 en tarif réduit – mais aussi pour arriver à Sidi
Bou Saïd et en revenir, le déplacement en taxi étant rendu obligatoire
par l'absence de moyens de transport collectif, vu que le TGM (train
Tunis-Goulette-Marsa) est en travaux depuis six mois.
On aurait pu attendre du ministère de la Culture qu'il organise, en
collaboration avec d'autres organismes, le transport collectif vers le
lieu du Festival, comme cela se fait pour certains autres festivals,
celui d'El Djem par exemple.
Ces manquements sont-ils le fruit d'une volonté délibérée de tenir
un public populaire à l'écart de certains événements artistiques ou
"simplement" le résultat du laisser-aller et de l'indolence de la
bureaucratie d'État ? Quelle que soit la réponse, le constat à faire est
celui d'un échec.
Émettons un vœu : que Farka Touré trouve d'autres occasions de
venir se produire en Tunisie, pour y rencontrer cette fois-ci ceux qui,
ici, pratiquent des musiques vivantes de fusion et leur public, loin de
Sidi Bou Saïd.
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