mardi 15 décembre 2015

En Tunisie, touche pas à ton pote, sinon gare à la police !





Une jeune fille a rapporté que sa sœur a été emmenée au poste de police pour avoir tenu le bras de son camarade devant le lycée.
Cela se passe bien en 2015 et en Tunisie, et précisément dans un lycée d’El-Menzah, à Tunis.
Selon Faten Somrani, qui a évoqué sur son compte Facebook la mésaventure de sa sœur, des policiers ont emmené cette élève et son camarade au commissariat. On leur a reproché de s’être tenu par le bras devant le lycée. «Elle lui attrape le bras pour le pousser (aucun flirt, pas même un petit smack, bref aucun contact physique)», a écrit Faten Somrani.
Sur le chemin qui mène au commissariat, le policier a cru devoir réprimander l’adolescente, lui disant que si elle était sa fille, il l’aurait tuée et que son père devrait avoir honte d’avoir une fille pareille qui ne fait pas honneur à sa famille.
«Au poste de police, le ton devient plus dur et plus agressif. Les agents lui confisquent son téléphone et lui disent qu’elle n’a pas le droit d’appeler sa mère. Ils menacent de l’emmener passer 3 nuits en détention avant de passer devant le juge», raconte encore Faten Somrani.
L’élève a finalement été relâchée, mais on a menacé de la trainer en justice si elle récidive.

lundi 14 décembre 2015

La boîte à outils de la flicaille tunisienne pour casser du jeune, de l'homo, du chômeur, du zaweli et de l'activiste..


الحكم على ستة طلبة مثليين في تونس بالسجن والإبعاد عن مدينتهم القيروان لخمس سنوات






 قضت محكمة في مدينة القيروان نهاية الأسبوع الماضي بسجن 6 طلبة 
بثلاث سنوات لكل واحد منهما، مع إبعادهم عن الولاية لمدة خمس سنوات بعد قضاء عقوبتهم الحبسية، وذلك وفق ما أكدته جمعيات حقوقية، منها جمعية شمس، المدافعة عن حقوق المثليين.
حكم إبعاد المتابعين عن مدينتهم لخمس سنوات أثار انتقادات حقوقية كبيرة، لا سيما أنه نادر الحدوث، زيادة على استمرار مطالب الحقوقيين برفع التجريم عن المثلية الجنسية في تونس، واعتبارها شأنًا فرديًا خالصًا، في وقت تنادي فيه تيارات محافظة باستمرار التجريم.
وقالت جمعية شمس في بيان لها إن واحدًا من الطلبة الستة تم الحكم عليه بستة أشهر إضافية بمبرّر أن الشرطة وجدت في حاسوبه شريطًا مخلًا بالآداب، داعية المجتمع المدني إلى التحرك من أجل الإفراج عن الطلبة المعتقلين، خاصة وأنه قد تم تعريضهم إلى "فحص الشرج"، الذي يتعرّف من خلاله الطب الشرعي إلى حقيقه مثلية المتهم.
ويتابع الطلبة المعتقلون بالفصل 230 من المجلة الجنائية، إذ تجرّم تونس ما تصفه بـ"اللواط والمساحقة"، وتعاقب عليهما بما يصل إلى 3 سنواتا سجنًا. 
وقد سبق لوزير العدل السابق، محمد صالح بن عيسى، أن صرّح بأن هذا الفصل يتناقض مع حقوق الإنسان، ممّا كان أحد الأسباب التي أدت إلى إعفائه من منصبه.
"هذا حكم قاسٍ في حق الشباب التونسي الذي يعيش حملة تضييق كبرى على الحريات في شتى الأشياء، في اليوم الذي تحتفل فيه تونس بجائزة نوبل للسلام يصدر هذا الحكم، بالتالي أي سلام وأي أمان نحتفل به؟ فلا ديمقراطية في بلد لا تحترم فيه حقوق الأقليات سوى كانت جنسية أو دينية " يقول هادي ساحلي، نائب رئيس جمعية شمس
ويضيف "مصدر الإصرار على معاقبة المثليين التونسيين هو القانون الجنائي وأيضًا تصريحات رئيس الجمهورية الذي قال إن الفصل 230 لن يلغى، وكذلك تصريحات بعض الإعلاميين ونواب الشعب الرافضين لرفع التجريم عن المثلية

dimanche 13 décembre 2015

Selon Shams Kairouan : 6 personnes condamnées à 3 ans de prison et bannies de la ville pour homosexualité



L’association Shams pour la défense des droits LGBT a informé, dans un communiqué publié, ce samedi 12 décembre 2015, que six détenus du foyer de Rakkada ont été condamnés le 10 décembre à 3 ans de prison pour homosexualité par le tribunal de Kairouan, et ce après avoir subi des tests anaux pour prouver leur culpabilité.
L’association a indiqué que l’un des prévenus a été condamné à 6 mois de prison de plus pour outrage à la pudeur pour des séquences vidéo trouvées par la police sur son PC.
Toujours selon Shams, le tribunal a ordonné que les six individus soient bannis de la ville de Kairouan, pendant cinq ans, décision qui entrera en vigueur après l’accomplissement de leurs peines de prison.

L’association Shams s’insurge contre ce verdict qu’elle juge injuste et appelle la société civile à se mobiliser pour la libération des six détenus. Elle condamne l’utilisation de l’article 230 pour restreindre les libertés individuelles et l’intrusion dans la vie privée des citoyens.

1 an de prison pour les trois artistes Fakhri El Ghezal, Ala Eddine Slim & Atef Maatallah



Le comité de soutien des trois artistes Fakhri El Ghezal, Ala Eddine Slim & Atef Maatallah a publié un communiqué dans lequel il a expliqué comment les trois artistes ont été emprisonnés à cause d’accusations infondées de détention de stupéfiants. 
Le communiqué précise ce qui suit:
"Jeudi 19 novembre 2015. Ala Eddine Slim et Yosra Nafti, sa femme enceinte de 8 mois, reçoivent Fakhri El Ghezal et Atef Maâtallah dans leur domicile. Deux heures plus tard, une quinzaine de policiers armés font une descente dans le domicile et embarquent les quatre amis. Le mardi 8 décembre, Atef, Ala et Fakhri ont été condamnés à un an de prison pour détention de stupéfiants. 

Trois amis artistes, ayant consacrés leur vie à leurs pratiques et leurs travaux, grâce à qui le pays s’est retrouvé présenté, distingué et honoré dans les musées, les festivals et les médias les plus prestigieux au monde, aux casiers judiciaires vierges, instaurant et installant, à travers leurs œuvres, des valeurs de liberté, de solidarité et d’humilité, sont soupçonnés de mener des activités terroristes.

Le mandat de perquisition émis par le procureur de la république de Nabeul stipule explicitement les soupçons de la police quant à des activités terroristes dans le domicile d’Ala Eddine Slim. Les éléments à charges : des individus barbus qui viennent souvent rendre visite au couple. Ce jeudi-là, la police croit avoir les preuves suffisantes. Deux individus arrivent chez Ala et Yosra, l’un d’eux est barbu (Atef) et l’autre transporte un sac « étrange » (Fakhri). C’est à cause de ce sac que le mandat est émis et la descente effectuée. Ce sac contient une caméra Panasonic que Fakhri utilise pour entamer un nouveau projet de film.

La police oriente alors l’affaire non plus pour la mission officielle qui s’est avérée bâties sur des informations erronées, mais vers une affaire de stupéfiants. 

Ala, Fakhri et Atef passent devant le procureur de la république le mercredi 25. Ce dernier les fait passer devant le tribunal de première instance de Nabeul le mardi 1 décembre. Devant le juge, Fakhri, Atef et Ala nient tous trois avoir consommé du cannabis et défendent leur droit constitutionnel de disposer de leur corps et de ne pas s’assujettir au test urinaire. 

Le PV de la police avance des éléments contradictoires et comporte plusieurs éléments de vice de forme. Le juge déclare un non-lieu pour consommation de stupéfiants mais condamne malgré tout Ala Eddine Slim, Fakhri El Ghezal et Atef Maâtallah à un an de prison ferme et une amende de 1000 dinars chacun pour détention de stupéfiants. Ce qu’ils nient fermement.

Ils rejoignent ainsi la dizaine de millier de détenus incarcérés dans les prisons tunisiennes à cause de la Loi 52 du 18 mai 1992. Une loi unique dans le code pénal tunisien : aucune circonstance atténuante envisageable ni possibilité de sursis. Une loi qui utilise des données personnelles et la violation de l’intégrité physique pour l’obtention de soi-disant preuves matérielles. Une loi qui criminalise une substance et fait de son consommateur un délinquant alors que la substance elle-même est moins nocive que la cigarette et l’alcool et qu’elle peut en plus être bénéfique puisqu’elle est transformée en médicaments et prodiguée comme complément de soin à une dizaine de maladies (dans plus d’une vingtaine de pays de part le monde). 

La cigarette et l’alcool font des dizaines de milliers de morts chaque année dans ce pays alors qu’elles se vendent légalement et que l’Etat encaisse des taxes astronomiques grâce à elles. Le cannabis, qui ne fait absolument aucun mort ni en Tunisie ni de part le monde, rempli les prisons à hauteur du tiers de la population carcérale environ. Les substances qui tuent remplissent les comptes de l’Etat et une substance qui soigne envoie son consommateur au moins un an en prison (la peine étant de un à trois ans). Des institutions carcérales communément considérées par les autorités elles-mêmes comme surpeuplées et globalement considérées par les ONG internationales et les observateurs tunisiens comme extrêmement difficiles à vivre et comme usines à créer des frustrations sociales et des tentations extrémistes. 

L’application souvent zélée et liberticide de cette loi rétrograde (Adnène Meddeb et Amine Mabrouk ont été condamné à un an de prison pour simple possession d’un paquet de feuilles à rouler) par un Etat se disant « en guerre contre le terrorisme » qui ne sait pas ou ne veut pas savoir que le djihadisme contemporain (type Daech) est né et prolifère en prison est au mieux de l’inconscience d’Etat, au pire de la complicité avec la diffusion de la pensée djihadiste.

Nous ne soutenons pas Atef Maâtallah, Fakhri El Ghezal et Ala Eddine Slim parce qu’ils sont parmi les artistes tunisiens les plus intéressants, talentueux, prometteurs et distingués de leur génération, ni parce qu’ils ont offert à ce pays infiniment plus qu’il ne leur a offert en retour, nous les soutenons car ils sont victimes d’un fiasco policier les prenant pour des terroristes puis justifiant ce fiasco par l’accusation fallacieuse de consommation de cannabis. Nous les soutenons parce que le rapport de police est rempli d’inexactitudes, de contradictions et de pièces ajoutées au dossier par miracle une heure avant l’audience alors que les prévenus étaient incarcérés depuis 19 jours. 

Nous les soutenons car ils sont victimes d’une loi vieille de 23 ans qui remplie les prisons d’innocents pour les transformer en criminels ou en terroristes puis les relâcher pour qu’ils remplissent les rues de violence. Nous les soutenons et soutenons sans exception tous les consommateurs détenus à cause de la Loi 52 car les statistiques officielles fournies par les Etats et les études sérieuses et de longue haleine menées par des scientifiques éminents, prouvent sans l’ombre d’un doute possible aujourd’hui que le cannabis est une substance infiniment moins nocive sur le plan de la santé publique mais aussi de l’équilibre personnel que des dizaines de produits et de médicaments vendus en toute légalité dans les commerces et les pharmacies.

Nous soutenons les milliers et les milliers de victimes de cette loi inique et absurde et demandons à ce que les promesses électorales du parti au pouvoir et du président en exercice soient respectées immédiatement en ce qui concerne la refonte totale la révision à la baisse de la Loi 52 en bannissant l’incarcération des consommateurs et en concentrant les efforts de l’Etat contre les réseaux, les trafiquants et les barons de la corruption et de la drogue plutôt que contre les simples citoyens qui consomment ce qui se vend à tous les coins de rues". 



Tunis, le 12 décembre 2015
Le comité de soutien à Fakhri El Ghezal, Ala Eddine Slim & Atef Mâatallah

samedi 28 novembre 2015

Les Prix des Journées Cinématographiques de Carthage 2015

Compétition officielle Longs Métrages


Compétition officielle Courts Métrages


  • Tanit d'or : Diaspora - Alaeddin Abou Taleb - Tunisie
  • Tanit d'argent : Terremere - Aliou Sow - Sénégal
  • Tanit de bronze : Lmuja - Omar Belkacemi - Algérie

Compétition De La Première Œuvre


Compétition Officielle Documentaire


Carthage Ciné-Promesses


  • Tanit d'or : Cevirmen - Kayis Emre - Turquie
  • Prix du jury CNCI : Discipline - Christophe M. Saber - Egypte
  • Mention spécial du Jury : Despertar - Medina del Valle Marta - Espagne

Prix parallèles  


Prix pour la section TAKMIL (bourses d'aide à la finition)


  • Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) : 10 000 € Un assiégé comme moi de Hala Abdalla (Syrie)
  • Assurance STAR 20 000 DT : Zaineb n'aime pas a neige de Kaouther Ben Hania (Tunisie)
  • Centre National du Cinema et de l'Image (CNCI) : 15 000 DT : Hedi de Mohamed Ben Attia (Tunisie)
  • SANAD : 10 000 € Egyptian Jeanne d'Arc de Iman Kamel (Egypte)
  • l'Arab League Educational Cultural and Scientific Organization (ALECSO) : 10 000 $ On the Fence de Nesrine El Zayat (Egypte)
  • l'European Union National Institutes for Culture (EUNIC) : 9 000 € Tounsa de Ridha Tlili (Tunisie)
  • Centre National de la Cinematographie francais (CNC) : 10 000 € Un assiégé comme moi de Hala Abdalla (Syrie)

Tanits

Les Tanits d'Or, d'Argent et de Bronze sont une récompense décernée par le Grand Jury pour les trois meilleurs films arabes ou africains des sections longs-métrages, courts-métrages et documentaires.

Grand Jury

Le Grand Jury décerne également le Prix Spécial du Jury, qui distingue un film particulièrement apprécié et le Prix du Meilleur Scénario.

Prix Tahar Cheriaa

Le Prix Tahar Cheriaa de la 1ère œuvre récompense par un Tanit d\'or le meilleur premier film d'une réalisatrice ou d'un réalisateur arabe ou africain.

Tanit d\'or

Un Tanit d\'or est décerné par le Jury Ciné-Promesses pour récompenser le meilleur film d'école international, réalisé par une étudiante ou étudiant en école de cinéma.

Prix CREDIF

Le Prix CREDIF, décerné par un Jury de professionnels, récompense la meilleure realisatrice de long metrage en compétition officielle.

Le cinéma est fait de création et d'esthétisme, mais il est aussi un combat, surtout dans le continent africain et le monde arabe où les conditions de fabrication d'un film sont encore très difficiles a fortiori quand la combattante est une femme.
Pour cette nouvelle édition, l'engagement des JCC fait un pas en avant, en distinguant parmi les multiples talents sélectionnés, La meilleure réalisatrice de la compétition officielle, toutes sections confondues. Ce projet est porté par le CREDIF et l'Unesco.
Le prix portera le nom de la pionnière des cinéastes africaines: SAFI FAYE.

Prix UGTT

Le Prix UGTT récompense le meilleur technicien pour un long-métrage et le meilleur technicien pour un court-métrage.

Quand on jette un coup d'œil sur l'histoire du cinéma tunisien et sur ses « fêtes », le technicien semble être sujet à l'omission. Pour cette raison et depuis 2011, les associations et structures cinématographiques ont entamé un énorme travail pour donner au technicien audiovisuel tunisien la place qui lui est dû et pour lui garantir, à l'instar de tout travailleur, une couverture sociale qui sied aux conditions de son travail. C'est dans cette perspective que l'UGTT et les JCC ont instauré, depuis 2012, le prix de l'UGTT pour le meilleur technicien.
Après l'Image et le Montage en 2012 et le Son en 2014, le choix de la session de 2015 porte sur le décor ; ça sera, aussi, une façon de rendre hommage à tous les décorateurs tunisiens, surtout aux regrettés Claude Bennys et Khaled Joulak. Un prix sera décerné au meilleur décor des longs métrages de fiction tunisiens qui seront programmés lors de cette session des JCC. Un jury, composé d'une réalisatrice, madame Kalthoum Bornaz, d'un décorateur en chef, monsieur Taieb Jallouli et d'un directeur photo, monsieur Belagacem Jelliti, sera le maître d'œuvre de ce prix.

FIPRESCI

La Fédération Internationale de la Presse Cinématographique (FIPRESCI) regroupe des critiques de films du monde entier, soit environ 300 membres. Lors des principaux festivals de cinéma internationaux, un jury de ses membres décerne le prix FIPRESCI. Par ailleurs, elle décerne depuis 1999 un Grand prix de la FIPRESCI récompensant le meilleur film de l'année, créé pour soutenir le cinéma le plus risqué, original et personnel. À la suite d'un vote de ses membres, le prix est décerné à l'ouverture du festival de San Sebastián (Espagne), cofondateur du prix.

mercredi 4 novembre 2015

JCC 2015: Roger Waters du groupe Pink Floyd sera parmi les invités d’honneur


Face à la grande concurrence d’autres festivals cinématographiques en Afrique et dans le monde arabe, l’équipe d’organisation des JCC 2015 qui se déroulera du 21 au 28 novembre 2015, a travaillé d’arrache-pied pour organiser une édition spéciale et le moins que l’on puisse dire, prometteuse.
Parmi les invités d’honneur, la légende vivante Roger Waters, membre fondateur de l’un des plus grands groupes de rock de tous les temps, les Pink Floyd et le chanteur, auteur-compositeur, guitariste bassiste et défenseur de la cause palestinienne, sera parmi les invités de cette 26e édition pour présenter une nouvelle version du film ‘‘The Wall’.