lundi 25 janvier 2016

Túnez, enero de 2016: un pueblo bajo arresto domiciliario

por Rim Ben Fraj, 22/1/2016 Traducido por  María Piedad Ossaba, Tlaxcala
En enero de 1984* aún yo no había nacido. En la escuela no nos dijeron nada sobre ese periodo. Pero por suerte nuestro Padre de la Nación  quiso darnos una lección de historia haciéndonos revivir las jornadas de enero del 84 donde cientos de ciudadanos fueron masacrados por las mismas fuerzas del desorden que, desde hace una semana, disparan y aporrean en los cuatro rincones del país profundo, del país olvidado. Escogió - o se le escogió - la misma oficina, para dirigirse  esta noche al pueblo, desde la que el Luchador Supremo** se había dirigido a sus  ingobernables hijos.

Ahora, Habib Bourguiba se reencarnó en la piel de Béji Caïd Essghrir ("El Pequeño", como Víctor Hugo había apodado a Napoleón III "Napoleón El pequeño", en relación a su tío Napoleón I) tratando de revivir un poco del carisma de su jefe desaparecido. Lamentablemente es incapaz de convencer. Aún peor, por la edad (89 años), nuestro dinosaurio ya no es capaz de recordar las frases que  pronunció unos instantes antes. Resultado: un discurso vacío, repetitivo, balbuceando mentiras e historias internas del partido, de las que el pobre pueblo amenazado cada noche en los platós de TV por tombos*** politiqueros y politiqueros tombos que se presentan como sus salvadores contra el terrorismo, le importa un bledo. Todos dicen que no han querido utilizar la fuerza hasta ahora pero que estarán obligados a hacerlo si "esto" continua. Esto, es la intifada para TRABAJO JUSTICIA y DIGNIDAD, que comenzó en Kasserine el 17 de enero.
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vendredi 22 janvier 2016

Tunisie, janvier 2016 : un peuple assigné à résidence

Je n'étais pas née en janvier 1984. On ne nous en a pas parlé à l'école. Mais heureusement notre Père de la Nation a voulu nous donner une leçon d'histoire en nous faisant revivre les journées de janvier 84 où des centaines de citoyens furent massacrés par les mêmes forces du désordre qui, depuis 5 jours, tirent et matraquent aux quatre coins du pays profond, du pays oublié. Il a en effet choisi - ou on a choisi pour lui - le même bureau, pour s'adresser ce soir au peuple, que celui à partir duquel le Combattant Suprême s'était adressé à ses enfants turbulents.



Désormais,  Habib Bourguiba s’est réincarné dans la peau de Béji Caïd Essghrir (comme Victor Hugo avait surnommé Napoléon III "Napoléon Le Petit", par rapport à son oncle Napoléon Ier) en essayant de ressusciter un peu du charisme de son chef disparu. Malheureusement il est incapable de convaincre. Encore pire, à cause de l’âge (89 ans), notre dinosaure n’est plus capable se souvenir des phrases qu'il a prononcées quelques instants plus tôt.  Résultat : un discours vide, répétitif, bafouillant des mensonges et des histoires internes du parti, dont le pauvre peuple, menacé chaque soir sur les plateaux de télé par des flics politicards et des politicards flics  qui se présentent comme ses sauveurs contre le terrorisme, se fout complètement. Ils disent tous qu'ils n'ont pas voulu utiliser la force jusqu’à maintenant mais qu'ils seront obligés de le faire si "ça" continue. Ça, c'est l'intifada TRAVAIL JUSTICE DIGNITÉ, qui a commencé à Kasserine il y a 5 jours.


Assignés à résidence par un couvre-feu de 20h à 5heures, nous voilà condamnés à zapper : on a le choix entre Borhène Bsaies, Mariem Belkadhi et Mohamed Booughalleb, les trois manipulateurs-en-chef. Ils sont là, sur les plateaux,  pour appuyer et justifier tous le discours des flics invités, et en rajoutent, nous ressortant la fameuse " main invisible" qui tire les ficelles des révoltes, menaçant la stabilité (?) et la prospérité (?) du pays. Et voilà les chômeurs, diplômés ou non, transformés en marionnettes diaboliques, en petits chitanes, qu'il faut écraser. C'est tellement gros qu'on se demande s'ils sont aussi cons que ça, en nous prenant pour des cons.
Nous connaissons ces discours par cœur, depuis l’ère de Ben Ali durant les premiers souffles de la révolution tunisienne et partout dans le monde, chaque fois que les gens se soulèvent contre l’injustice.

Nous sommes un peuple assigné à résidence : non seulement, la grande majorité d'entre nous ne peuvent pas sortir du pays, mais encore nous ne pouvons même plus sortir de nos domiciles, condamnés à avaler la propagande des télévisions couvreuses de feu. Et à regarder dans nos frigos, que nous n'avons pas volés, s'il reste quelque chose à manger.
Qui pillait les magasins en janvier 2011 ? Un petit rappel pour les amnésiques

samedi 16 janvier 2016

As I open my eyes: a film against amnesia and nostalgia

You may shoot me with your words,
You may cut me with your eyes,
You may kill me with your hatefulness,
But still, like air, I’ll rise.
Maya Angelou, I'll rise
Translated from French into English by Jenny Bright, Tlaxcala

On these days of the fifth anniversary of the flight of General Ben Ali, the only event worth mentioning, before the flare-up of youth in the "other Tunisia" started on Jannuary 17th, was the Tunisian premiere of Leyla Bouzid's first feature film As I open my eyes, screened in the capital and major cities of the country from January 13th, 2016.
For her first feature film, the 31 year old director achieved a master stroke, worthy of awards in the last Carthage Film Festival and a series of festivals. The title of the film, As I open my eyes (Ala halet aini), is that of its title song*, sung by the protagonist Baya Medhaffar, Farah in the film.
We are in the summer of 2010, pending the results of the Baccalaureate exam which Farah, 18 years old, will pass with distinction. Her mother wants her to study medicine. Farah is not on the same planet: music is her thing, and she practices with the group Joujma, whose leader Borhène is her first love.
The group plays in the bars of Tunis and its suburbs, where beer drinkers appreciate their mezzoued rock and subversive lyrics. Hayet, the mother, played by singer and graphic designer Ghalia Ben Ali in her first major screen role, does not agree with the path taken by Farah, which causes in her a justified anxiety.
Subsequent events prove she had a reason to worry, but she will eventually follow the path of her daughter in what the director calls a "reverse transmission".




jeudi 14 janvier 2016

À peine j’ouvre les yeux : un film contre l’amnésie et la nostalgie

You may shoot me with your words,
You may cut me with your eyes,
You may kill me with your hatefulness,
But still, like air, I’ll rise.
Maya Angelou, I'll rise

En ces jours de 5ème anniversaire de la fuite du général Ben Ali, le seul événement digne d’être mentionné, avant l'explosion de colère de la jeunesse de "l'autre Tunisie" à  partir du 17 janvier, était la première tunisienne du premier long métrage de Leyla Bouzid À peine j’ouvre les yeux, projeté dans la capitale et les principales villes du pays depuis le 13 janvier 2016.

Pour son premier long métrage, la jeune réalisatrice 31 ans a réalisé un coup de maître,  digne des récompenses décernées lors des dernières Journées cinématographiques de Carthage et dans une série de festivals. Le titre du film,  À peine j’ouvre les yeux (Ala halet aini), est celui de sa chanson phare*, chanté par la protagoniste Baya Medhaffar, Farah dans le film.
Nous sommes dans l’été 2010, dans l’attente des résultats du Bac Farah, 18 ans va l’obtenir avec mention. Sa mère veut quelle étudie la médecine. Farah n’est pas sur la même planète : elle, son truc, c’est la musique qu'elle pratique au sein du groupe Joujma, dont le leader Borhène est son premier amour.
Le groupe se produit dans des bars de Tunis et banlieue, ou les buveurs de bière apprécient son rock mezzoued aux textes subversifs. Hayet, la maman, interprétée par la chanteuse et graphiste Ghalia Ben Ali dans son premier grand rôle à l’écran, n’est pas d’accord avec le chemin emprunté par Farah, qui provoque en elle une angoisse justifiée.
La suite des événements donnera raison à son inquiétude, mais elle finira par suivre la voie tracée par sa fille dans ce que la réalisatrice appelle une « transmission inversée ».




5 ans après la fuite honteuse du dictateur la société tunisienne se trouve dans la situation de toutes les sociétés « post-totalitaires » : « Le vieux se meurt, le neuf n’arrive pas à naître » (Antonio Gramsci). L’essentiel des raisons de la révolte est toujours là mais maintenant on peut un peu plus facilement parler, créer, réfléchir.
Leyla Bouzid a mis 4 ans pour réaliser son film, prenant le temps d’en fignoler tout les aspects.  Et c’est une réussite, tant du point de vue du scénario, des dialogues, des cadrages, de l’éclairage que de la bande son, si importante dans un film centré sur un groupe musical.
Comme toute société post-totalitaire la société tunisienne navigue entre deux écueils : l’amnésie et la nostalgie, tous deux étroitement liés. C'est le rôle des artistes, notamment des cinéastes, de servir de poissons-pilotes dans cette navigation, pour renvoyer à leur société une image à distance/rapprochée qui déclenchera des émotions et une réflexion.. Par une approche décidément féminine de la corporéité, le film de Leyla Bouzid est sans doute le premier dans le monde arabe d’après le "Printemps" à donner a voir d'une manière à la fois si directe et si subtile l’enjeu fondamental des révolutions en cours : le contrôle des corps, en premier lieu celui des femmes. Les régimes despotiques ne peuvent se contenter de contrôler les esprits, ils doivent aussi contrôler les corps dans toutes leurs dimensions et expressions.
Dans la Tunisie de Ben Ali et d'après, les murs n’ont pas seulement des oreilles mais aussi des yeux. Une scène d’anthologie du film est celle ou Hayet, à la recherche de sa fille, entre dans un bar d’hommes. Les regards des clients la déshabillent dans un silence menaçant comme s'ils voyaient un être féminin pour la première fois de leur vie.
La révolution dans laquelle Farah entraine sa mère et leur bonne noire délurée du sud –personnage quasi obligatoire de tout film arabe mais ici revisité d’une manière révolutionnaire- est une révolution biopolitique, au sens étymologique : elle veut vivre. Ni survivre ni sous-vivre. Elle refuse spontanément, sans même y réfléchir, les compromis acceptés par sa mère et son père pour surnager dans l’étouffoir du 7 novembre. Elle le paiera d'une nuit d'interrogatoires policiers constituant une autre scène très forte du film, au cadrage très serré, qui en dit beaucoup plus que bien des rapports d'Amnesty International sur ce régime en voie de disparition.
Farah, Borhène, Inès et leurs amis sont emblématiques de toute une génération qui poursuit son chemin. Leurs esprits ont commencé à se libérer, il leur reste à libérer leurs corps et ceux de leurs parents.


À PEINE J'OUVRE LES YEUX
Tunisie, 2015, 102 mn.
Réalisation  Leyla Bouzid
Scénario  Leyla Bouzid et Marie-Sophie Chambon
Musique originale  Khyam Allami
Paroles  Ghassen Amami
Image  Sébastien Goepfert
Montage  Lilian Corbeille
Son  Ludovic Van Pachterbeke 
Fiche artistique
Farah Baya MEDHAFFAR
Hayet  Ghalia BENALI
Borhène   Montassar AYARI
Ali Aymen OMRANI
Mahmoud Lassaad JAMOUSSI
Inès  Deena ABDELWAHED
Ska  Youssef SOLTANA
Sami  Marwen SOLTANA


*À PEINE J'OUVRE LES YEUX

(Texte de Ghassen Amami)
Quand je vois ce monde
de portes fermées,
je m'enivre et ferme les yeux.
Alors à chaque fois,
une fille m'apparaît.
Parfois, elle semble être la même,
finalement, c'en est une autre.

Dans mon esprit,
son image est mouvante :
Un œil fleuri et un autre fané,
bleus ciel,
qui virent au vert à la lumière,
noirs, noisettes, colériques,
rayonnants, souriants…

A peine j'ouvre les yeux,
je vois les gens privés
de travail, de bouffe,
et d'une vie hors de leur quartier.
Méprisés, dépités,
dans la merde jusqu'au cou,
ils respirent par leurs semelles.

A peine j'ouvre les yeux,
je vois des gens qui s'exilent,
traversant l'immensité de la mer,
en pèlerinage vers la mort.
De la galère du pays,
les têtes perdent l'esprit,
cherchant une galère nouvelle,
que celles déjà vues.

A peine j'ouvre les yeux,
je vois des gens éteints,
coincés dans la sueur,
leurs larmes sont salées,
leur sang est volé
et leurs rêves délavés.
Sur leur dos,
on construit des châteaux.


lundi 21 décembre 2015

Non-lieu pour les artistes Atef Alaa et Fakheri, prononcé par la Cour d'Appel ce matin




Non lieu pour les artistes Atef, Ala et Fakheri. Ils ont été acquittés en appel de ce matin… Ils seront relâchés d’ici minuit.
8 à 10 mille autres citoyens restent à l'ombre de l'infâme loi.

vendredi 18 décembre 2015

Ouverture de la première salle de cinéma et de théâtre à Douar Hicher Un premier pas vers la décentralisation de la culture pour tous



“Nous sommes ici” à Douar Hicher
L’association « Fanni Roghman Anni » « mon art malgré moi » a inauguré le 18 décembre 2015 la première salle de théâtre et de cinéma au collège Ibn Rachik à Douar Hicher , LaManouba, qui a été construite dans le cadre du projet "Nous sommes ici", en présence de représentants de l'ambassade d'Allemagne à Tunis et  des cadres  des Ministères de l'Education et de la Culture partenaires du projet ainsi que des représentants de la société civile, des artistes et des journalistes.
Nous sommes ici à Douar Hicher est une initiative artistique pour lutter contre l’extrémisme et la violence tout en sachant que cette zone est totalement absente  sur la carte culturelle du ministère de la Culture.
Douar Hicher s’est transformé en zone évitée par les citoyens alors qu’elle est pleine d' artistes potentiels, d' enfants et de jeunes qui ne trouvent pas d’espaces pour se défouler , s’exprimer et créer, loin des dangers d'embrigadement.

Le projet
Nous sommes ici est un nouveau projet de l'Association «Fanni Roghman Anni » en partenariat avec l'ambassade d'Allemagne et le ministère de l'Éducation et qui consiste en la construction de salles de cinéma et de théâtre au sein des établissements d'enseignement primaire et secondaire, surtout dans les régions défavorisées qui souffrent du manque d'activités culturelles.

Fanni Raghman Anni : Mon art malgré moi !
Le concept Fanni Ragman Anni  a émergé en 2011 comme un groupe ou mouvement de protestation à travers l'art,  Il s’est ensuite transformé en association culturelle indépendante fondée en 2013. Il travaille à réactiver la rue tunisienne comme expression politique en créant des espaces ouverts, artistiques et culturels. Pour cela, il développe les capacités techniques des jeunes talents des 2 sexes dans les quartiers populaires et marginalisés ; il les aide à développer et à renforcer leurs expériences en leur offrant des possibilités de production de spectacles interactifs. Le montage de projets se concentre sur des zones culturellement marginalisées. Ce travail vise principalement à défendre les droits humains, enraciner   les principes de la démocratie et contribuer à la décentralisation culturelle.

Tout ça pour ça ? “Révolution” tunisienne, 5 ans déjà

كل هذا من أجل هذا؟ "الثورة" التونسيّة، بالكاد خمس سنوات
par FG, Basta Yekfi!, 17/12/2015
Italiano Tutto questo per questo?
Ormai al quinto anno dalla “rivoluzione” tunisina  

English All that for this?
The Tunisian "Revolution", 5 years later 

Español  ¿Todo esto para eso?
“Revolución” tunecina, 5 años ya
 


 Les guillemets s'imposent pour qualifier les événements qui, déclenchés par l'auto-immolation de Mohamed Bouazizi le 17 décembre 2010 à Sidi Bouzid, seront accélérés par sa mort le 4 janvier 2011 et conduiront à la fuite précipitée du dictateur Ben Ali, sur les bons conseils des habituels amis qui vous veulent du bien, le vendredi 14 janvier 2011. Un soulèvement qui ne fait aucun mort chez l'ennemi, mais 300 chez les insurgés, est tout sauf une révolution. Une révolution qui ne coupe aucune tête n'en est pas une. C'est pourquoi on a inventé, entre Paris et Bruxelles, le joli qualificatif de "révolution de jasmin", variante tour operator des révolutions de velours, orange et autres couleurs de l'arc-en-ciel vu des centres de commandement du monde.
Cinq ans après la phase 1.0, les Tunisiens attendent toujours la phase 2.0.
Que constatent-ils ?
 

1- Ils ont une nouvelle Constitution. Très bien, mais ça ne donne pas à manger. L'homme veut avoir du pain, oui, il veut avoir du pain tous les jours/L'homme veut avoir du pain, du pain et pas de discours, pour le dire à la manière de Brecht.

"Merci, M. Le Président", photo (2011) de Fakhri El Ghezal, qui purge actuellement une condamnation à un an de prison pour détention de cannabis

2-Ils sont gouvernés par des fossiles dirigés par un dinosaure qui vient de fêter son 89èmeanniversaire. Conscient qu'il n'est pas immortel, l'occupant du Palais de Carthage est donc affairé à préparer sa succession dynastique : son fiston étant un jeunot (il n'a que 54 ans) est promis à un bel avenir. Évidemment toutes ces manigances présentent quelques inconvénients, entre autres elles ont déclenché une bronca au sein du parti au pouvoir, qu'un paquet de députés ont quitté en claquant la porte, mais, plus grave encore, elles laissent peu de temps pour s'occuper des vraies affaires du pays, à commencer par les kamikazes en roue libre qui font ce qu'ils veulent, vu que la police n'a ni formation, ni directives claires ni feuille de route pour étouffer ce qu'on appelle le terrorisme.

3- La police, justement, parlons-en. Elle fait à peu près n'importe quoi. Agit-elle de son propre chef ou obéit-elle aux ordres ? Les deux, mon capitaine. Dans un cas comme dans l'autre, le résultat est le même : le sentiment d'insécurité général est parfaitement justifié. Tout jeune Tunisien, indépendamment de son look et de son sexe, est aujourd'hui, un gibier en sursis. Il suffit de suivre la chronique des événements courants. Un tiers des 30 000 prisonniers du pays aujourd'hui sont des jeunes condamnés ou en attente de jugement pour détention ou consommation de cannabis. En un peu plus de 3 ans, l'appareil policier a renouvelé le stock  qui avait été vidé par des libérations de masse après la "révolution". Le citoyen de base se pince en se demandant s'il rêve ou est bien éveillé : "Avec Daech à nos portes et parmi nous, ils font la chasse aux fumeurs de zetla ? Ils sont tombés sur la tête ou quoi ? " Et voilà que la marchandise humaine livrée dans les taules est maintenant complétée par les pédés. Les condamnations à 3 ans de prison pour "sodomie" pleuvent. Pour compléter le tableau, ajoutons le harcèlement de tout ce qui bouge du côté des porteuses de seins; on ne sait jamais, elles pourraient s'aviser de les montrer pour protester contre la merde dominante et ambiante. Bref, pour parler comme au moins 75¨% des Tunisiens et Tunisiennes, on peut poser la question : "Alors, cette révolution ça vient ?"
"Il a neigé" (2012), d'Atef Maâtallah, qui purge actuellement une condamnation à un an de prison pour détention de cannabis

4-Mais tout cela n'est que détail au vu de la situation réelle de la masse du peuple : le prix de l'huile d'olive a pratiquement triplé en 4 ans, les autres prix ont tous augmenté vertigineusement. Les salaires ont à peine suivi, pour ceux qui en ont, ce qui n'est pas le cas de la moitié de la jeunesse. Le tourisme s'est effondré, Frontex a dressé un mur électronique pratiquement infranchissable en Méditerranée, et le maigre budget de l'État suffit à peine à payer les intérêts de la dette héritée de la dictature – une proposition de loi déposée à l'Assemblée constituante pour réaliser un audit de cette dette a fini aux oubliettes -, à laquelle s'est ajoutée la nouvelle dette contractée par le régime "démocratique" (1,7 milliard de $). Bref, il faut avoir une sacrée dose d'optimisme pour imaginer un futur quelconque.

Tunisie, "No future" ?
Le peuple répondra à cette question. Restez connecté-es, vous n'êtes pas au bout de vos surprises.